Le Festival Scolaire de Théâtre (FESCOTH) a été initiée par les Editions Awoudy en collaboration avec le club « La littérature, c’est la vie » dirigé par le célèbre promoteur culturel Jean-Paul Akakpo. La première édition s’est tenue les 10, 11 et 12 août 2016 au Centre culturel Hakuna Matata à Adidogomé, un centre partenaire de la maison d’édition depuis la création de cette dernière.

La littérature togolaise, malgré toutes les difficultés, est en pleine floraison. La production nationale couvre tous les genres littéraires. Cependant, le théâtre, qui est à la fois texte écrit et représentation sur scène a régressé au Togo par rapport aux années 90 surtout avec le concert-party mourant. Ce qui fait que les activités de scène ont pris un coup, réduisant ainsi de façon remarquable le nombre des comédiens et autres acteurs de la scène.

Aussi, beaucoup d’élèves et d’étudiants prennent des cours théoriques de théâtre sans avoir souvent  l’occasion  de  suivre  une  représentation  ou  d’être  acteur  sur  scène. Nous considérons que ce vide ou cette lacune dans notre système éducatif  actuel n’offre pas assez de marge d’éclosion et d’expression de talents des jeunes apprenants. C’est fort de ces constats qu’est née l’idée de festival interscolaire de théâtre qui, à notre humble avis, en plus de répondre aux situations déplorables évoquées plus haut, pouvait permettre de créer une émulation chez les jeunes scolaires et les épanouir, et aussi garantir une relève d’acteurs à l’art du spectacle vivant. En ce sens, plusieurs activités telles que les représentations, les conférences-débats, les lectures-spectacle, le slam ont meublé la 1ère édition du Festival Scolaire de Théâtre (FESCOTH) tenue les 10, 11 et 12 août 2016. L’expérience nous a permis d’aller même au-delà de nos objectifs fixés et d’aboutir à des résultats assez pragmatiques, ce qui nous a permis, par ricochet, de nous lancer d’autres défis.

Le thème de la première édition a été : Le théâtre togolais : de l’écriture à la représentation.

Voici en détail le programme du Fescoth de 2016 :

1er jour : Gaglo ou l’argent cette peste (Koffi Gomez) ; Dambé, la fille du Roi (Jean Kantchébé) ; 5 Octobre an zéro (Ayayi Togoata Apédo-Amah)

2eme jour : Je soussigné cardiaque (Sony Labou Tansi) ; Les vendeurs d’âme (Well Dogbatsè) ; La guerre civile des aputaga (Ayayi Togoata Apédo-Amah)

3eme  jour : Mal partis (Legrec Danklou) ; Dovlo, or A Worthless Sweat (Patron Henekou) ; Un Continent à la mer (Ayayi Togoata Apédo-Amah).

En prélude aux représentations, le festival a servi de cadre de rencontres et d’échanges entre les dramaturges, les metteurs en scène, les réalisateurs et élèves. A ce sujet, trois débats-plateaux ont été animés par des spécialistes différents. Le 1er  jour, Ayayi Togoata Apédo-Amah et Jean Kantchébé (tous deux dramaturges) ont communiqué sur le thème :

« Le théâtre togolais, des origines à nos jours » ; le jour 2, Joël Ajavon (metteur en scène) a entretenu le public sur la mise en scène «de l’écriture à la mise en scène » et au 3eme  jour, Kadjangabalo Sékou (dramaturge) et Steven AF (réalisateur de cinéma) ont montré à l’assistance  le  « Rapport  entre  le  Théâtre  et  le  cinéma ».  Nous  notons  qu’après  cette communication, plusieurs jeunes élèves ont compris les rapprochements et nuances entre théâtre et cinéma.

Par ailleurs, plusieurs textes poétiques d’auteurs togolais notamment un extrait de La Princesse Yennenga de Joseph Koffigoh, « Ne rien dire » extrait de Balbutiements de Mawuse Heka, « Point de départ » tiré de Souffles d’outre-cœur de Patron Henekou, « Florilège » dans Paroles insulaires de Nicaise Assouan, « Plaie » des Plaies de Koutchoukalo Tchassim ont été déclamés  de  même  que  les  intermèdes  entretenus  par  de  jeunes  slameurs  Jean-Marie Woglo, Le Roi Boko et le Menteur ambulant. De surcroît, la présence et surtout la splendide prestation du groupe de danse des jeunes de IYF ont comblé de joie toute l’assistance et ont fait de cet évènement un des moments inoubliables de l’année en terme d’évènements culturel et littéraire.

Le festival a été l’occasion adéquate pour les élèves de découvrir les chefs-d’œuvre dramatiques des auteurs togolais. Les jeunes élèves ont pris connaissance de dramaturges classiques tels que Koffi Gomez, Kangni Alem qui ont honoré le festival de leur présence effective.

Vu que ces genres de rencontres sont les seules occasions de rendre hommage aux auteurs ou de célébrer la littérature togolaise elle-même, la soirée du 10 août a été dédiée à l’illustre poète togolais Cossi Guénou qui nous avait malheureusement quitté, de même la dernière soirée du 12 août a été célébrée en mémoire de l’éminent conteur, le Doyen Alouwassio Eklou Naté. Qu’ils demeurent tous en paix !

Le Fescoth a connu sa 2^e édition les  23, 24 et 25 aout 2017 avec des représentations comme La Dette du mort et Radio-Tout-Va-Bien-Au-Pays de Ayayi Togoata Apedo-Amah, La Folie de Salomé de Sékou Kadjangabalo, Une pseudo-vie familiale de Joël Amah Ajavon et La Saga des rois de Kangni Alem. Au plateau, Prof. Koutchoukalo Tchassim et  le dramaturge Sékou Kadjangabalo étaient les invités.

La 3^e édition s’est tenue du 1 au 17 novembre 2018 toujours au Centre Culturel Hakuna Matata  avec comme invités au plateau Bodi Banche Bodelin, Koffi Boko, Théo Ananissoh et Ayayi Togoata Apedo-Amah. Comme représentations, il y a eu La persévérance de Eklou Agbéagbé, 14 pas 11 de Marléne Douti, Un continent à la mer de Ayayi Togoata Apedo-Amah et La Tentation de Nicaise Assouan.

Ces différentes éditions se sont tenues grâce aux soutiens des différents parrains du Festival dont M. Michel HOFFER (Directeur du Centre Culturel Hakuna Matata) et M. Ekoue KOUVAHEY (Fondateur des écoles Kouvahey) décédé il y a quelques années.

Les Editions Awoudy et partenaires comptent relancer également ce festival dans les années à venir pour le bien du théâtre togolais.